«
Il est dit que Turgon décida que son nom serait Ondolindë selon le parler des Elfes de Valinor, le Roc de la Musique de l’Eau, car il y avait des fontaines sur la colline ; mais dans la langue sindarine son nom fut changé, et il devint Gondolin, le Roc Caché. »
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Le Silmarillion —
Quenta Silmarillion — Chapitre 15 « Des Ñoldor en Beleriand »
ette page est consacrée au sindarin, la langue des Elfes-Gris, et aux langues qui l’ont conceptuellement précédée dans le Légendaire de Tolkien : noldorin, goldogrin, doriathrin et ilkorin. Le noldorin et le goldogrin sont deux étapes de l’élaboration de la langue qui devint le sindarin, mais étaient initialement supposés être la langue natale des Ñoldor plutôt que des Sindar. Le doriathrin et l’ilkorin étaient les langues que devaient parler les Eldar qui ne s’étaient jamais rendus en Aman, ensemble de peuples dont le principal était celui de Doriath, mais ces langues furent remplacées par le sindarin lorsque celui-ci devint la langue des Sindar. Les articles spécifiquement consacrés au doriathrin et à l’ilkorin sont sur les pages dédiées à ces deux langues.
e sindarin était la langue gris-elfique, parlée par les Sindar de Beleriand. Après leur retour en Terre du Milieu, les Noldor finirent par l’adopter comme langue quotidienne. À l’issue des guerres de Beleriand, elle se répandit parmi les Elfes d’Eriador et de Rhovanion sous l’influence des Sindar fuyant la submersion de leurs anciennes terres. Elle fut aussi pratiquée à Númenor et dans les colonies númenóriennes fondées par les Fidèles. Elle était encore très répandue à Minas Tirith à l’époque de la Guerre de l’Anneau.
Au Troisième Âge, le sindarin standard était principalement parlé par les Elfes d’Eriador et de Lórien (ceux-là parlant toutefois avec un « accent » dénotant leur origine sylvaine), ainsi que les Dúnedain du Nord. Cette langue découle directement du « sindarin mixte » qui se développa aux Havres du Sirion à la fin du Premier Âge lorsque s’y rassemblèrent la plupart des survivants qui s’opposaient encore à Morgoth. Ce sindarin mixte descend à son tour du falathrin, avec un appoint de vocabulaire quenya et mithrimin.
Le sindarin de Doriath ou doriathrin était la variété de sindarin parlé à l’intérieur de l’Anneau de Melian. Très proche du falathrin avant la création de l’Anneau de Melian, il se distingua progressivement par un conservatisme extrême et une impénétrabilité totale aux innovations ñoldorines, sous l’effet du Ban édicté par Thingol. Le doriathrin perdura longtemps au Premier Âge, mais ne semble pas avoir résisté à la chute de Doriath. Il convient de noter que l’histoire externe de cette langue est très différente de celle du noldorin, que Tolkien rebaptisa plus tard sindarin ; voir plus bas.
En savoir plus sur le doriathrin.
Le falathrin ou falassien était le sindarin parlé sur la côte occidentale de Beleriand, principalement dans les ports de Brithombar et Eglarest que gouvernait Círdan. C’est le dialecte qu’adoptèrent la majorité des Ñoldor lorsqu’ils revinrent en Beleriand, en particulier ceux qui s’établirent à Hithlum et à Nargothrond. Les Ñoldor contribuèrent à enrichir et à standardiser le falathrin, qui est ainsi à l’origine du sindarin standard des âges ultérieurs. Après la chute du Beleriand, les Falathrim demeurèrent un peuple à part et leur dialecte gagna en conservatisme, divergeant progressivement du sindarin parlé par les autres Elfes de Terre du Milieu.
En savoir plus sur le falathrin.
La population de Gondolin était majoritairement d’extraction beleriandique et parlait au quotidien un dialecte sindarin, le gondolique ou gondolinien. Beaucoup de Sindar vivant à Gondolin venaient de Nevrast et étaient apparentés aux Elfes des Falas. Le dialecte qu’ils parlaient était apparemment intermédiaire entre le mithrimin et le falathrin. Le gondolinien comportait aussi de nombreux mots quenyarins « de forme plus ou moins sindarisée », comme le nom de la cité elle-même, car Gondolin était une adaptation du q. Ondolindë « Roc chantant ». On ignore l’influence exacte qu’eut le gondolinien sur la formation du sindarin standard.
En savoir plus sur le gondolinien.
Le sindarin septentrional ou mithrimin était le dialecte sindarin que parlaient les Mithrim, les Teleri qui vivaient au Nord des Eredwethrin et du Gorgoroth. C’est le premier dialecte sindarin que rencontrèrent les Ñoldor et nombre d’entre eux l’adoptèrent, notamment les Fëanoriens. Les guerres de Beleriand finirent cependant par décimer ses locuteurs et les survivants qui atteignirent les Havres du Sirion adoptèrent le « sindarin mixte » qui s’y était développé, y mêlant quelques tournures et mots de leur cru. Seuls quelques mots et toponymes mithrimins nous sont parvenus.
En savoir plus sur le mithrimin.
Les Edain apprirent à parler sindarin au cours des guerres de Beleriand. Les Númenóriens continuèrent à transmettre cette connaissance à leurs descendants pendant plusieurs millénaires, et les Fidèles ramenèrent celle-ci en Terre du Milieu après la Submersion. Le sindarin qu’ils parlaient ne changea pas substantiellement au cours de ces longues années, mais il semble cependant que diverses particularités se firent jour progressivement, établissant ce qu’on pourrait appeler un « usage de Gondor ».
J.R.R. Tolkien — Juillet 2001, édité et annoté par Carl Hostetter, traduit de l’anglais par Damien Bador
Cet essai historique et étymologique, uniquement intitulé « Nomenclature » par son auteur, appartient à un ensemble de textes similaires datés d’environ 1967–1969 par Christopher Tolkien, qui inclut « Of Dwarves and Men », « The Shibboleth of Fëanor » et « L’Histoire de Galadriel et Celeborn », qui furent publiés, en tout ou partie, dans Contes et légendes inachevés et The Peoples of Middle-earth. De fait, Christopher Tolkien donna de nombreux extraits de cet essai dans les Contes et légendes inachevés. Il prépara une présentation plus complète de ce texte pour The Peoples of Middle-earth, mais elle fut exclue de ce volume pour des raisons de place.
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J.R.R. Tolkien — 2007 édité par Christopher Gilson
ambar « monde » ; umbar « destin ». Ces mots semblent avoir été étroitement apparentés à l’origine. Umbar était le nom quenya de la lettre , qui, dans l’usage quenya, avait la valeur mb ; ce mot fut sélectionné car les noms de ces combinaisons très utilisées, mais jamais à l’initiale en quenya, étaient des mots sans consonne initiale précédant les mb, nd, ñg ; la voyelle u était préférée avant m ou ñq, ñgw comme unque, ungwe, mais pour mp (ampa) aucun exemple n’était disponible.
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tructurellement, le noldorin est extrêmement proche du sindarin, au point que la majorité des mots noldorins pourraient être repris tels quels en sindarin. La différence principale tient à l’origine de cette langue, car le noldorin était supposé être la langue des Ñoldor, distincte du qenya, qui aurait évolué de manière à se rapprocher de l’ilkorin après l’arrivée de ceux-ci en Beleriand.
e goldogrin ou gnomique est la plus ancienne version de la langue qui devint plus tard le sindarin. Son nom provient du fait que les Noldor étaient également appelés Gnomes dans les premières versions du Légendaire. Bien que certains mots goldogrins ne soient pas sans évoquer le sindarin, le goldogrin est grammaticalement très différent des version ultérieures de cette langue.
’ilkorin désignait un ensemble de langues parlées par les Teleri qui ne se rendirent jamais en Aman et demeurèrent en Beleriand. Le doriathrin en était le dialecte le plus fameux. Lorsque Tolkien revisita l’histoire des langues elfiques, il supplanta cette langue par le noldorin, qu’il rebaptisa sindarin, tout en y incorporant quelque noms qui avaient antérieurement été considérés comme ilkorins.
e doriathrin était la langue de Doriath du temps du roi Thingol, la plus fameuse des langues ilkorines. Dans la conception initiale de Tolkien, elle était sensée avoir considérablement influencée le noldorin tardif. Plusieurs termes spécifiquement doriathrins sont attestés dans la dernière version du Silmarillion, où ils sont désormais considérés comme des éléments dialectaux du sindarin, propres au parler de Doriath.