Per Lindberg — Novembre 2016 traduit de l’anglais par Vivien Stocker & Damien Bador |
|
Articles de synthèse : Ces articles permettent d’avoir une vue d’ensemble du thème traité mais ils nécessitent une bonne connaissance des principales œuvres de J.R.R. Tolkien. |
l s’agit d’une tentative de décrire le mode utilisé par Tolkien pour orthographier l’anglais moderne avec les runes du vieil anglais (anglo-saxon) dans le Hobbit. Dans cet article elles seront appelées runes anglaises. Dans l’avant-propos Tolkien les nomme ainsi, et dans une carte à K. Farrer (DRS 7) il les désigne comme « l’adaptation nanesque spéciale de l’alphabet runique anglais ». Il les a aussi appelé « runes anglo-saxonnes », voir par exemple l’avant-propos à The Return of the Shadow. Toutefois, Tolkien a spécifiquement rédigé un tableau différent pour les runes anglo-saxonnes dans DRS 29, aussi ce terme devrait-il être évité.
Tolkien a utilisé le terme « runes naines » pour une première forme des cirth1) et l’expression « runes des ?Nains »2) pour un système d’écriture similaire. De tels termes devraient donc être évités ici. Les cirth sont une étape conceptuelle plus tardive, décrite dans le Seigneur des Anneaux. C’est un système d’écriture runique totalement différent, dont la plupart des glyphes sont absents des runes du monde primaire. Les deux systèmes d’écriture sont assez différents et ne devraient pas être confondus l’un avec l’autre. Alors comment sont-ils apparentés ? Dans une lettre à Jane T. Sibley en 1964 (publiée dans le VT 6) Tolkien résout la divergence en statuant que « les deux types furent utilisés en Terre du Milieu ».
Cependant, dans l’avant-propos plus tardif du Hobbit, Tolkien écrit que « Leurs runes sont représentées dans ce livre par les runes anglaises »3) (la mise en exergue est mienne). Cet avant-propos fut introduit pour la troisième édition d’Allen & Unwin, publiée en 1966, aussi a-t-il dû être écrit après 1964. Cette vue est plus en accord avec, par exemple, la représentation de la langue des Rohirrim par l’anglo-saxon dans la « traduction » supposée du Livre Rouge par Tolkien.
Cet article a été écrit avec l’aide de nombreux membres érudits du Mellonath Daeron. |
n certain nombre de spécimens sont attestés. Un index est compilé dans un document associé, sous la désignation de DRS (Spécimens Runiques de Daeron) en accord avec le DCS et le DTS (les Spécimens de Cirth et de Tengwar de Daeron, voir le site du Mellonath Daeron). Là où il existe des différences dans le corpus, l’usage réel le plus courant est sélectionné, en insistant sur ce qu’on pourrait nommer l’usage canonique, soit ce qui est attesté dans le Hobbit.
e mode d’écriture de Tolkien est surtout orthographique. Il emploie une rune pour chaque lettre, sans se soucier de la prononciation, excepté pour quelques sons qui sont écrits avec la même rune, sans souci de la lettre. Les lettres qui sont sujettes à cette orthographe phonémique sont A et O. De plus, quelques digrammes représentant certains sons sont écrits avec une seule rune.
O OO | [o] [o] | ||||||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Les runes utilisées phonétiquement sont plus facilement observables quand elles sont listées par leur son :
Lettres anglaises et sons | Exemple | Rune |
---|---|---|
A prononcé [a] | last | |
A prononcé [o] O prononcé [o] OO prononcé [o] O en général excepté OO prononcé [u] | walk or door stone | |
A prononcé [æ] | day | |
OO prononcé [u] | soon |
Espace | Point | Paragraphe |
---|---|---|
es espaces entre les mots sont écrits avec un point (·) et les points avec trois points superposés (). Le doublement des trois points () apparaît dans DRS 7 pour indiquer un nouveau paragraphe. Un point unique au niveau de la ligne ( . ) est utilisé pour signaler l’abréviation d’une signature.